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En clair et sans passoire...

Toujours engagé dans ma quête Danaïdéenne de recherche de prétendants (désintéressés) qui voudraient s’engager sur le chemin sacerdotal du labeur public afin de leur fourguer mon bulletin de vote, mais pas découragé par les infos que je trouvais sur le site Internet du sponsor local de nos BBQ endiablés et autres soirées cotillons au coin du feu, je me mis à lire l’article consacré à notre Louis Armstrong local (mais blanc de peau).

Le titre de l’article m’avait laissé songeur : « Je veux apporter un plus à ma commune ». De quel type de « plus » s’agissait-il là ? Moi qui n’ai pas (C )anal +, ce mot m’interpellait…

Allions-nous tous recevoir gratuitement (et payé par les Moutontribuables) cette chaîne cryptée dans nos foyers ? Cette chaîne formidable, qui fût pendant mon adolescence un de mes premiers casse-tête technologique, quand bourgeonnant de boutons et vers minuit le Samedi (1 fois par mois), armé de la passoire à pâtes maternelle (dans une main), j’essayai de décoder (de l’autre) le sacro-saint porno brouillé à l’écran !

Le titre affriolant et racoleur de cet article me mettait déjà l’eau à la bouche et c’est avec une excitation digne de celle des meilleurs Samedi soir de mon adolescence (1 fois par mois) que je sautais à pieds-joints dans la lecture du bousin.

Un descriptif de l’homonyme prétendant m’indiquât qu’il s’agissait de JP (de son prénom), ex-adjoint à l’urbanisme, ex-prof d’Anglais, ex 69 ans (actuellement 70), ex-cellent musicien de Jazz et épris de sa commune. Ex-actement ce qu’il nous faut pensais-je, on va en plus swinguer à la Bravade et remplacer les tromblons par des Saxos !

J’abordais la suite de l’article, rédigé sur le mode du question/réponse, avec confiance et espoir. Mais à la lecture du premier couplet la surprise ne tarda pas à prendre le dessus:

Pourquoi vous présentez-vous ?

Je veux apporter un vrai plus à ma commune. Et, avec mon équipe, me battre pour que la sécurité des biens et des personnes s'améliore. J'entends également gommer l'image de village sale qui est, hélas, une réalité.

Je le savais ! Je l’avais bien vu ! On nous refile du faux-plus depuis un bon moment. C’est bien pour ça qu’on a besoin d’une passoire pour décrypter Canal…

Un doute m’envahit soudain, à la venue d’une pensée impure; maintenant que nous avions découvert la supercherie du faux-plus et que l’on nous affirme qu’il y a un vrai-plus, peut-être que l’on nous ment encore et qu’il y a en fait un vrai-plus-plus, encore plus vrai que le précédent et aussi vrai que nature ?

Je passe rapidement mon regard sur les motivations de JP concernant la sécurité des biens et des personnes à améliorer et du coup de gomme salvateur sur la saleté, mais je n’y prête pas grande attention car on ne peut pas se battre pour (ni améliorer) ce qui est inexistant, et que le coup de gomme c’est bon pour les cahiers (d’Anglais), mais pas pour mon village. De plus, la gomme laisse des sortes de petites crottes de nez après son passage... Ce n’est pas terrible.

Je manifestais néanmoins ma sympathie à JP en continuant de lire l’article de Var Machin Matin et mis cette regrettable histoire de gomme de sécurité sur le compte d’un manque de désinformation. Je ne fûts pas au bout de mes surprises :

Vous étiez dans la liste conduite par l'actuel maire, pourquoi en partir ?

C'est une bonne question. Vous savez, j'ai travaillé auprès de plusieurs maires, dont l'actuel, sans aucun problème. Mais dès lors qu'une personne extérieure veut tirer les ficelles, je dis stop ! C'est la raison pour laquelle j'ai rendu ma délégation d'adjoint et que je pars de mon côté.

A en juger de l’importance accordée par JP à cette question (Qui exulte en répondant « C’est une bonne question. ») J’ai soudain le sentiment que mon champion veut ouvrir la polémique… Sait-il qui nous a refilé le faux-plus que nous trimbalons sans le savoir ? (mais sans plus...)

Après avoir affiché son curriculum vitae de bon conjoint Mairietal post-édiléen, mon éros de Provence s’engage dans un dénouement à suspense digne des plus grands marionnettistes de canal + Les Guignols. Mais le décor est bien foutu et point de nom, ni de visage à mettre sur le marionnettiste manipulateur. Un magistral « Je dis stop ! » clos cet épisode, qui se termine sur un décourageant « Je m’en vais comme un Prince de mon côté.».

Bigre ! Serais-je en train de miser sur le mauvais canasson ? Si JP est élu et qu’il sent une anguille sous roche pendant son sextennat, va-t-il partir encore, plutôt que de faire front ? Le jour où il va devoir défendre un projet devant des détracteurs (avec leurs tracteurs) saura-t-il se faire entendre ?

Un sentiment d’effroi s’empare de mon esprit à la pensée de mal investir mon capital démocratique, mais je me ressaisi pour ne pas lâcher mon bon JP. Peut-être est-il lui-même manipulé, instrumentalisé, marionnettisé oserais-je ?

Non, je ne dirai pas stop ! Et ne partirai pas de mon côté.

A ce stade de l’article et à l’inverse des Samedi soir de débauche crypto-sexuelle de mon adolescence (1 fois par mois), je commençais sérieusement à l’avoir demi-molle… Je devine que tout le monde sait de quoi je parle !

Et tel le détraqué sexuel qui passe d’un porno à un autre, je passai à la question/réponse suivante de l’article :

N'est-ce pas une raison un peu légère ?

En aucun cas. Gérer ne peut être qu'un travail d'équipe. Or, lorsqu'il n'y a plus cet esprit d'équipe, on va à la catastrophe.

Salaud de journaliste ! Pensais-je, un peu d’accord avec la question qui venait d’être posée comme une affirmation déguisée. Je n’eus pas le temps de terminer de penser, que JP avec ses derniers mots prémonitoires qui résonnent encore dans ma tête comme la venue de la fin du monde : on va à la catastrophe, me regonfla un instant le moral pour affronter l’adversité municipale et je continuai ma lecture:

Que craigniez-vous ?

Que les Fraxinois et les Fraxinoises ne soient pas écoutés. Moi, j'entends être au plus près d'eux. De plus, avec la crise et les réductions des dotations, on va devoir adopter une politique financière vigilante. Lutter contre le gaspillage afin que durant la mandature à venir les taux des taxes demeurent à l'identique sans pour autant geler le volet investissement.

Mais faux-espoir, le reste de cette interview fleuve ruisseau (en période de sècheresse, malgré ce qui tombe aujourd’hui) sentait le réchauffé, mille fois resservis en temps de guerre électorale et qui se résume à peu près à :

Oyé oyé ! Fraxinoises et Fraxinois vous n’êtes pas écoutés ! (Ben normal, on a rien dit.)

Je veux être plus près de vous ! (Ah bon ? On se fait le bizou ?)

La crise est là qui nous étouffe, ouvrons l’œil et luttons contre l’ignoble Gaspi. (Auquel notre JP a participé un peu peut-être, non ? Si si, regardez la réponse à la seconde question de l’interview de Var Matin (plus haut) : «… Vous savez, j'ai travaillé auprès de plusieurs maires, dont l'actuel… » ( ?!)

Nous n’augmenterons pas les impôts (Difficile cependant d’aller plus haut, on a dépassé le taqué).

Mais on voudrait bien investir (Dans quel projet ? Avec quel argent ? C’est encore un mystère…)

La suite frôle l’amateurisme et entretient le flou borborygmique de notre orbis-urbaniste sur un sujet qui pourtant mérite que l’on s’y attarde. Plus particulièrement pour quelqu’un qui vient de passer 6 ans à l’urbanisme.

Je vous laisse juger par vous-mêmes :

Quel sera votre politique en matière de logements ?

Chez nous, c'est un gros point noir, surtout avec la probable mise en application d'un PPRIFF (Plan de prévention des risques incendie et feux de forêt). Un document qui risque de spolier de nombreux propriétaires et de bloquer d'éventuelles constructions. Avec mes colistiers nous nous battrons afin que le texte final tienne compte de la réalité du terrain.

Le logement semble le dépasser et le PPRIFF lui faire peur (Mais avec ses colistiers il veut le combattre) ; Un combattant qui part la peur au ventre est un soldat mort, aurai pu dire De Gaulle…

Enfin (et pour finir) on se croirait dans une cours d’école :

Enfin, que reprochez-vous au maire ?

Rien, sinon d'avoir monté sa liste dans le plus grand des secrets en prenant soin de ne pas contacter certains de ses plus proches collaborateurs. Ce n'est pas correct !

La conclusion politico-journalistique de cette interview fût du niveau : « … Ils ne veulent pas jouer aux billes avec moi ! » qui en dit long sur l’ambiance au sein de l’équipe qui a pendant 6 ans géré notre bien commun, avec notre argent. Je n’ose même pas imaginer la perte financière que les répercussions indirectes de ce manque d’égrégore ont pu causer. Une entreprise privée qui aurai eu une équipe pareille aurait déposé le bilan depuis belle-lurettes.

Nous ne sommes pas prêts d’avoir Canal + en clair dans nos foyers, et les ados risquent fort de braquer l’épicier du coin pour lui piquer son stock de passoires à pâtes !

Le Fraxinois Libéré.

Tag(s) : #Billets Municipales 2014
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