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Tombé du lit...

Le travail qui attend la prochaine équipe d’élus, que la majorité votante de La Garde-Freinet choisira pour les six ans à venir lors des prochaines érections élections municipales, est assez impressionnant et chacun de nous (depuis plusieurs générations) peut constater jours après jours, l’ampleur de la tâche.

L’équipe qui termine ce mandat n’est pas dans la meilleure des formes et aura souffert, dès le début, d’un manque de quelque chose dans la sauce, un manque de sel et peut être d’un peu de poivre. Pourtant tous les ingrédients semblaient réunis, mais malheureusement le premier Chef élu loupa la recette.

Il fallut remettre la marmite à bouillir pour sauver ce bon plat Provençal constitué des plus beaux légumes de notre potager Gardois. On nomma un nouveau Chef, on lui fît quelques recommandations et tous ensuite, de la cucurbitacée à l’oignon et l’aïl et de la fraise au petit-pois, se remirent au travail.

Il est à noter au passage, que ce petit réajustement en cours de route aura tout de même eu un coût financier pour nous tous contribuables de La Garde-Freinet ; Une équipe municipale a un coût de fonctionnement et quand il faut revoter, puis repartir, cette équipe prend du retard et ce retard a un coût (visible et invisible par répercussion).

Ainsi le repas tant attendu fût servit durant cette mandature de seconde main et ayant terminé le dessert lors de ces fêtes de fin d’année, nous allons passer au café et au digestif avant d’aller payer l’addition et juger du rapport qualité/prix (et ambiance).

Le personnel était-il attentif et accueillant ?

La qualité des produits utilisés était-elle bonne ?

La cuisson a-t-elle été respectée et les plats étaient-ils suffisamment assaisonnés?

Le chef a-t-il respecté la recette ?

Le service était-il soigné, rapide et efficace ?

Et bien-sûr combien ça me coute ?

Mais arrêtons là notre balade politico-culinaire de mauvais goût…

Revenons à la réalité à venir et précisément à l’élection municipale, qui nous concerne tous car il s’agit de la gestion, de l’administration et du bon fonctionnement de notre bien commun. Celui que nous utilisons tous les jours et qui nous rend bien des services et parfois nous cause aussi bien des tracas. Ce bien commun que nous nous approprions comme si lui et nous ne faisions qu’un, mais dont nous avons presque oublié qu’il est aussi financé avec l’argent des autres.

Quand nous votons, c’est pour déléguer à d’autres la gestion de ce que nous utilisons en commun et qui appartient à tous en général (et à personne en particulier).

Nous décidons, par exemple, que nous avons besoin d’une école performante pour accueillir les enseignants (Tout aussi performants) qui vont instruire nos enfants, d’un service de voirie efficace pour vivre dans des lieux communs propres et accueillants pour les visiteurs, d’un service de ramassage d’ordures pour évacuer nos déchets, d’une police de proximité efficace et bienveillante et que nous soyons bien représentés et entendus auprès des instances dont nous dépendons (Préfet, Conseil Régional/Général, Ministères, j’en passe et des meilleures, tant le mille-feuilles inefficace et coûteux à souhait est épais). Et pour ce faire nous choisissons une équipe.

Ainsi, nous avons des biens et services communs (Parfois devenus inutiles ou obsolètes) hérités de ceux qui nous précèdent, mais que nous ne pouvons gérer individuellement et donc, via le bulletin de vote nous en déléguons la gestion et l’administration à une équipe que nous pensons capable de gérer et développer de manière rigoureuse ce bien commun pour une durée de 6 ans, à la manière des actionnaires d’une entreprise, qui ont investis de l’argent en commun dans un projet et qui pour mener à bien ce projet, nomment un directeur, un trésorier, un secrétaire, qui vont gérer, administrer et faire fonctionner l’entreprise avec une équipe, ou comme le client d’un restaurant qui ne fait en définitive que confier son argent au Chef pour que celui-ci lui confectionne un bon repas.

Et c’est là que nous en arrivons au sacro-saint problème de l’argent nécessaire pour permettre le financement du bien commun qui nous permettra à tous de mieux vivre à La Garde-Freinet. Mais voilà, le problème c’est que nous n’avons plus d’industrie depuis bien longtemps et concrètement seul le tourisme nous fait vivre ; Le tourisme de passage et le tourisme résidentiel.

Pour mieux comprendre, il faut savoir que l’économie géographique distingue habituellement trois sphères d’activité :

- Une sphère dite conventionnellement « productive », dont la production peut être exportée hors du territoire (Logiques de compétitivité).

- Une sphère résidentielle liée à la présence de population (C’est notre cas à La Garde-Freinet)

- Une sphère publique financée par les prélèvements obligatoires (Aussi connue sous le doux nom Léviathan).

Comme nous pouvons le voir, notre salut ne viendra pas de la sphère productive qui selon l’Insee*, est dans notre région inférieure à 30% depuis plus de 30 ans (une véritable stagnation). Dans notre commune, les châtaigneraies sont exsangues et malades, le Liège coûte moins cher à l’étranger et les surfaces de vignes cultivées sont trop petites pour permettre de créer des emplois à l’année. C’est d’ailleurs dommage car la demande internationale en vins de Provence (dont le Rosé) est beaucoup plus forte que l’offre (Et donc très rentable) et élargir les surfaces de culture, créer une coopérative et une Appellation d’Origine pourraient nous permettre de créer des emplois et de bénéficier d’une image forte associée à notre terroir.

Mais dans l’immédiat, la sphère résidentielle semble la plus exploitable, car la sphère publique n’a pas vocation à générer des emplois, elle est une variable d’ajustement qui doit accompagner l’expansion de notre commune sans la pénaliser par des coûts supplémentaires, surtout en sachant avec quelle désinvolture , manque de conscience professionnelle et manque de rigueur le Léviathan gère notre argent public.

La prospérité de notre futur immédiat passe donc par la sphère résidentielle car elle est liée à la présence de population touristique de passage (Visiteurs journaliers, Locataires saisonniers) et résidentielle (les propriétaires de résidences secondaires), qui génèrent une part non négligeable des revenus et d’emplois pour les citoyens Fraxinois qui sont eux-mêmes une composante de cette sphère résidentielle en tant que résidents permanents (et donc aussi consommateurs de services et biens locaux).

Pour que cette présence touristique de passage et résidentielle visite notre commune et/ou décide de s’y installer, il lui faut une offre de qualité tant sur le plan de l’accueil, que du loisir, des services et de l’offre d’hébergement, mais il faut aussi à notre commune une visibilité exclusive, car la concurrence de l’offre touristique est rude et n’ayant pas encore de plages à La Garde-Freinet, il est difficile de lutter contre les offres des communes voisines comme Grimaud, Saint-Tropez ou Sainte-Maxime. Il faudrait donc un atout, un symbole fort qui incite les touristes à se déplacer pour venir voir ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs dans notre région.

De quels atouts disposons-nous ?

Depuis un passé récent, nous avons développé un tourisme vert, orienté vers les circuits pédestres et les randonnées à travers la commune, mais soyons honnête, les retombées économiques liées à ce type de tourisme sont minces. Faute de moyens probablement et d’inexpérience et d’amateurisme sûrement, les infrastructures existantes sont inadaptées, sommaires et mal entretenues, certains circuits passent par des propriétés privées et engage de ce fait la responsabilité des propriétaires en cas d’accident de randonneur, sans compter les problèmes liés aux incendies.

Cela ne veut pas dire qu’il faille tourner le dos au tourisme vert, mais il faut revoir son fonctionnement en limitant son étendue pour augmenter sa qualité. Car ce n’est que par la qualité des offres que nous proposerons, que nous emmènerons un tourisme de qualité à La Garde-Freinet.

Le Fort-Freinet, ce lieu superbe qui surplombe notre village, taillé dans le roc (et dont les historiens nous le décrivent tantôt comme un repère de Sarazins directement débarqués d’Al Andalou, tantôt comme un regroupement d’habitats alentour causé par des problèmes de sécurité) est un symbole de l’histoire de notre village et mérite plus que jamais une réflexion sur son devenir et doit enfin trouver la place qu’il mérite dans le développement d’une offre touristique de qualité. Fini les petits bricolages à-la-vas-vite et les projets à-la-papa, c’est un projet d’envergure et des investissements importants dont nous avons besoin ; de véritables voies pédestres tracées et sécurisées, la construction d’un funiculaire pour y transporter les visiteurs, une infrastructure d’accueil sur place pour le confort des visiteurs, des spectacles saisonniers retraçant la vie du Fort-Freinet selon les deux hypothèses de son origine (Sarrasine et Locale), des éclairages puissants permettant de mettre en valeur le lieu et de le faire rayonner très loin de nuit.

La Croix… Un autre symbole de La Garde-Freinet, légèrement partisan, affreusement religieux (et beaucoup plus récent que notre beau Fort) mérite aussi que l’on s’y attarde (Mais pas trop).

Ce paratonnerre ecclésiastique, qui doit se faire tordre de rire le relais TV de Peygros et se pisser dessus l’antenne GSM du Stade, est né d’un antagonisme qui opposa à la fin du XIX ème siècle un propriétaire du village et l’Abbé d’alors. Tout un symbole…

Une belle pignouferie oui !

Virons ce symbole de religion qui n’a plus rien à faire de nos jours dans un pays laïc et offrons-le à la paroisse actuelle. Ce symbole leur appartient et c’est eux qui doivent en supporter la charge visuelle et matérielle. Un petit référendum (démocratique et dégoulinant de bonnes intentions) sur la question serait du plus bel effet pour connaitre le point de vue des Fraxinois.

Néanmoins, si les futurs élus (ou les élus du futur) avaient la clairvoyante idée éclairée de déboulonner cet amas de tôles rouillées sur lequel est cloué cet Apollon Nazaréen qui implore qu’on le fasse descendre, tellement il se les pèle en hiver et se les cuit en été, alors il faudrait trouver un remplaçant à l’alpiniste jésuite, ou même mieux ; une remplaçante (Parité oblige). Il nous faudra un symbole fort et intemporel qui fasse de La Garde-Freinet le phare de notre région touristique et que nous pourrons léguer aux générations futures, qui les yeux plein de reconnaissance, nous remercieraient d’avoir viré le fils du Charpentier. Un symbole qui ait une portée internationale et qui soit synonyme du bien le plus cher de l’humanité: La Liberté, représenté par cette superbe femme debout, la main droite levée au ciel et tenant une torche enflammée et le livre des droits dans sa main gauche. Les plus attentifs auront remarqué (sur le modèle Newyorkais) ses petits seins sous sa toge, qui parait-il, pointent furieusement en cas de Mistral.

Enfin et pour finir, notre bien le plus précieux, celui qui est notre meilleur atout pour l’avenir, c’est notre village. C’est lui que nous devons en priorité choyer, embellir et rendre accueillant. Notre village se doit d’être propre, fleuri abondamment et d’avoir une infrastructure d’accueil efficace si l’on veut que le visiteur y revienne et/ou s’y installe. Car c’est le premier endroit que foule le pied du visiteur et c’est le premier endroit où se porte son regard quand il arrive.

Actuellement, le visiteur a plus de chance que son pied foule un des plus beaux étron qu’un intestin canin n’est jamais produit (Merci aux scatophiles propriétaires des-dits-canins, qui nous font partager -ainsi qu’à nos hôtes- leurs moments de pur bonheur olfactifs et visuels), et que son regard se pose sur les couleurs insolites et variées des papiers usagés et autres joyeuses feuilles mortes oubliées depuis une ou deux saisons par un employé municipal à la conscience professionnelle omni-absente.

Il faudra aussi accueillir les visiteurs motorisés en leur offrant des places de parking payantes, propres et sécurisées à l’extérieur du village, mais qui ne pénalisent pas la rapidité d’accès au centre du village. Pour ce faire, nous pourrions mettre en place des petits véhicules électriques de transport public de type « Golfettes » multiplaces (Que nous pourrions rebaptiser « Fafettes »), qui tourneraient en boucle depuis les parkings vers le centre du village et qui permettraient un temps d’attente très court entre chaque navette.

Bien évidemment, en saison, l’accès au centre du village avec véhicule motorisé devra être règlementé pour les visiteurs, et seulement les résidents (1 véhicule par foyer) et les véhicules d’approvisionnement des commerces pourraient y circuler. La réalité actuelle concernant la circulation et le stationnement dans le village est déjà bien assez bordélique à tendance schizophrénique pour ne pas la réguler un peu en cas d’affluence incontrôlée de touristes en ruts voulant venir dépenser leurs Euros dans notre futur Disneyland Fraxinois.

Néanmoins, tout ça ne pourra se faire sans la déviation que nous attendons depuis 50 ans et qui est régulièrement retardée par le dolmen des uns et le cul-qui-gratte des autres. On risque encore de devoir patienter trois plombes.

Mais voilà, il est 6 heures du matin et mon réveil vient de sonner… J’étais en plein rêve et la sonnerie m’a faite tomber du lit ! Je dois donc abandonner mon rêve le plus fou, sortir de mon lit et aller pisser, me doucher et déjeuner…

Comme beaucoup de Fraxinois, une longue journée de travail m’attend, j’ai mes impôts à payer, il fait froid dehors et le retour à la réalité me donne plutôt envie de gerber.

Le Fraxinois Libéré.

* Source du graphique Insee: Contrepoints.org

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Tag(s) : #Billets
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